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Les classifications internationales du Sport Adapté : comprendre les catégories II1, II2 et II3

Pour que la performance soit belle, juste et partagée, le Sport Adapté repose sur un principe fondamental : permettre à chaque sportif de concourir dans des conditions équitables. C’est la raison d’être des classifications internationales reconnues par Virtus, l’organisme mondial du Sport Adapté.

Elles ne cherchent pas à mettre des étiquettes, mais à garantir que chaque sportif puisse exprimer pleinement son potentiel, sans être pénalisé ou avantagé par la nature de son handicap. Cette exigence est le socle du haut niveau, comme dans n’importe quelle discipline olympique ou paralympique.

Crédit photo : Geoffroy Wahlen - FFSA

Pourquoi classifier ? Un enjeu d’équité et de reconnaissance

Dans le sport, l’équité est la base de tout. Un sportif autiste n’a pas les mêmes besoins qu’un sportif ayant une déficience intellectuelle, et encore moins qu’un sportif trisomique. Pourtant, tous partagent la même passion, la même rigueur, la même volonté de se dépasser.

La classification permet donc d’organiser des compétitions où chacun se mesure à des adversaires ayant des caractéristiques fonctionnelles comparables. Elle définit un cadre clair, scientifique, transparent, qui protège les sportifs, garantit la justice sportive et valorise leur excellence.

 

La catégorie II1 : les sportifs présentant une déficience intellectuelle

La première catégorie concerne les sportifs présentant une déficience intellectuelle. Elle se caractérise notamment par un quotient intellectuel inférieur à 75 et des limitations dans les habiletés adaptatives qui touchent la communication, la vie quotidienne ou les interactions sociales.
Ces sportifs représentent aujourd’hui la plus grande partie des compétiteurs internationaux du Sport Adapté. Ils s’illustrent dans de nombreuses disciplines — du ski au tennis de table, de l’athlétisme à la natation — et portent haut les couleurs de leur pays lors des championnats Virtus ou des Global Games.

 

La catégorie II2 : la déficience intellectuelle avec sur-handicap

La deuxième catégorie réunit des sportifs qui, en plus d’une déficience intellectuelle, vivent avec un sur-handicap, comme la trisomie 21. Leur quotidien est marqué par des contraintes physiques et sensorielles supplémentaires, parfois lourdes, qui influent sur la coordination, la force, la vitesse ou la fatigabilité.
Pourtant, ces sportifs comptent parmi les plus engagés et les plus impressionnants du monde du Sport Adapté. Leur détermination, leur persévérance et la force qu’ils mettent dans chaque geste témoignent d’un niveau d’exigence rarement perçu par le grand public.

 

La catégorie II3 : les sportifs autistes sans déficience intellectuelle

Plus récemment, les compétitions internationales ont reconnu une troisième catégorie : celle des sportifs présentant un trouble du spectre de l’autisme sans déficience intellectuelle.
Leur façon d’appréhender le monde, la communication ou la gestion sensorielle peut être différente, mais leur capacité à performer, à analyser, à répéter un geste et à atteindre un niveau d’excellence absolu est souvent remarquable. Leur arrivée dans le mouvement sportif international est un signal très fort : celui d’une reconnaissance plus fine et plus juste de la diversité cognitive.

 

Une classification reposant sur une évaluation scientifique et rigoureuse

Pour concourir au niveau international, chaque sportifs doit passer par un processus d’éligibilité strict supervisé par Virtus. Ce protocole combine des évaluations médicales, des tests cognitifs et des observations en conditions réelles.
Ce n’est pas une formalité : c’est une garantie. Une garantie que chaque performance a du sens, que chaque médaille est méritée, que chaque compétition repose sur une équité incontestable.
Cette rigueur rapproche encore davantage le Sport Adapté des standards paralympiques. Elle prouve que les structures, les règles et les outils existent déjà — et qu’ils fonctionnent.

 

Le lien avec les Jeux paralympiques : un système encore trop limité

Aujourd’hui, seuls les sportifs présentant une déficience intellectuelle (catégorie II1) peuvent participer aux Jeux paralympiques — et uniquement aux Jeux d’été.
Les sportifs trisomiques (II2) ou autistes (II3), pourtant évalués, encadrés et reconnus par Virtus, restent exclus du programme paralympique, y compris en hiver, où aucune épreuve du Sport Adapté n’est encore intégrée.
Cette absence ne reflète pas leur niveau, mais l’inertie d’un système qui tarde à évoluer.

Pourtant, tout est prêt :
les règles, les classifications, les tests, les équipes, les pôles France, les compétitions internationales et des générations entières d’athlètes qui n’attendent qu’une chose : être enfin reconnus comme les sportifs de haut niveau qu’ils sont déjà.

 

2030 : une opportunité historique pour reconnaître tous les sportifs

C’est tout le sens de la tribune Jeux 2030 Inclusifs.
Elle défend l’idée que les Jeux paralympiques d’hiver de 2030 — organisés dans les Alpes françaises — peuvent devenir un tournant historique.
Les sportifs existent, les structures existent, la classification existe.
Il ne manque plus que l’essentiel :
la volonté d’ouvrir la plus belle scène sportive du monde à ceux qui ont trop longtemps été invisibles.

Les athlètes du Sport Adapté ne demandent pas de privilèges : ils demandent une place juste.
Et 2030 peut — enfin — la leur offrir.

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